Hojicha d’Uji : l’art du thé vert torréfié
Parmi les joyaux du Japon, le Hojicha occupe une place à part. Né à Kyoto dans les années 1920, il séduit par son arôme grillé et sa douceur apaisante. Contrairement aux autres thés verts japonais, le Hojicha n’est pas cuit à la vapeur uniquement : il est ensuite torréfié à feu doux, ce qui transforme sa nature même — couleur, parfum, et énergie.
L’origine : Uji, berceau du raffinement japonais
Notre Hojicha provient de la région d’Uji, près de Kyoto, terroir historique du thé japonais. Les plantations y sont souvent issues du cultivar Yabukita, le plus répandu au Japon pour sa stabilité aromatique et sa richesse en acides aminés. Ce cultivar confère au Hojicha une base douce, végétale et harmonieuse, que la torréfaction vient arrondir en notes boisées et légèrement caramélisées.
Sous les mains des maîtres torréfacteurs, les feuilles prennent une teinte brun cuivré, et dégagent des parfums évoquant le bois chaud, la noisette grillée et une touche de cacao. La transformation du vert au brun est une métamorphose : le Hojicha devient un thé de sérénité, léger en théine et d’une grande digestibilité.
Les trois visages du Hojicha
1. Hojicha Bancha — L’expression classique et quotidienne
Issu de feuilles mûres récoltées en fin de saison, le Bancha Hojicha présente de larges feuilles et des tiges fines, soigneusement torréfiées. Sa liqueur est ambrée, douce et légèrement boisée. En bouche, il évoque la noisette et le pain grillé, avec une finale sèche et désaltérante.
C’est le thé du soir au Japon, souvent servi après les repas pour apaiser le corps et soutenir la digestion.
2. Hojicha Karigane — La délicatesse des tiges
Le Karigane Hojicha (ou Kukicha torréfié) est élaboré à partir des tiges et nervures des feuilles de thé vert de haute qualité. Plus clair, plus subtil, il offre une aromatique douce, légèrement sucrée, avec des notes de châtaigne et de vanille boisée.
En tasse, il se distingue par une texture soyeuse et une absence quasi totale d’amertume — parfait pour ceux qui recherchent un thé doux, raffiné et faible en théine.
3. Hojicha en poudre — La modernité du goût grillé
Le Hojicha en poudre reprend les mêmes feuilles torréfiées, réduites ensuite en une poudre fine, à la manière du matcha. Cette version contemporaine est idéale pour les lattes, les pâtisseries, les smoothies ou les crèmes glacées.
Son parfum intense rappelle le café doux et le sucre brun, tout en conservant la légèreté du thé vert. Il est très apprécié pour les préparations réconfortantes et les recettes créatives.
Pourquoi le Hojicha touche l’esprit
Moins chargé en théine que la plupart des thés verts, le Hojicha favorise la détente sans endormir l’esprit. Il accompagne les repas, les moments d’étude ou les soirées calmes. En herboristerie japonaise, on le décrit souvent comme un thé qui réchauffe le ventre et clarifie l’esprit, équilibrant le feu intérieur sans excès.
Conseil du Maître
« Lorsque le cœur est agité, choisis la chaleur du Hojicha.
Son parfum de bois et de terre t’enseignera la patience.
Bois lentement, et écoute le souffle du feu dans ta tasse. »
